A. Fluence
A1. Analyse des résultats en fluence de métropole par la Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP)
Le texte de fluence a changé entre 2022 et 2023, ainsi l’épreuve de 2022 n’est pas comparable à celle de 2023.
À la rentrée 2023, au niveau national, les élèves de sixième sont capables de lire correctement 124 mots par minute en moyenne. Ce score moyen est dans les dans les normes des attendus de fin de CM2 tels que décrits dans les Repères de progressivité.
En début de sixième, si plus de la moitié des élèves (57,3 %) a atteint cet objectif (120 mots et plus), ils sont 16,8 % à ne pas lire 90 mots en une minute (attendus de fin de CE2) et 26,0 % à présenter des fragilités sur cet exercice (score compris entre 90 et 120 mots lus par minute).
Les filles réussissent légèrement mieux cet exercice que les garçons avec un écart de 3 mots lus correctement en moyenne (score moyen de 126 pour les filles contre 123 pour les garçons). 18,1 % des garçons entrant en sixième en 2023 n’atteignent pas les 90 mots lus, les filles sont 15,4 % dans ce groupe. À l’inverse, 59,1 % des filles lisent plus de 120 mots par minute, contre 55,5 % des garçons.
Les résultats diffèrent aussi selon le secteur de scolarisation. Dans des établissements du secteur privé, ils sont 68,0 % à atteindre le seuil de 120 mots. Dans le secteur public hors EP, ils sont 57,0 % dans ce cas et 47,1 % en REP. En REP+, 40,2 % des élèves atteignent ce seuil de 120 mots, mais 31,2 % des élèves ne parviennent pas à lire 90 mots par minute.
Ici encore, les disparités de maîtrise sont très marquées selon le profil social de l’établissement. Dans les collèges les plus favorisés socialement (groupe 5), la proportion d’élèves atteignant un score de 120 mots s’élève à 72,2 %, alors qu’elle n’est que de 44,6 % dans les collèges accueillant les élèves les moins favorisés socialement (groupe 1). Page 71
A2. Analyse des résultats en fluence des élèves de l’ex-Alliance Scolaire
Nos élèves en 2024 ont été capables de lire correctement 99 mots par minute en moyenne, soit 25 mots de moins que la moyenne métropolitaine et 8 mots de moins que les établissements classés en réseau d’éducation prioritaire renforcé (REP +). En 2021 et et 2023, la moyenne des établissements de l’ASEE était de 96,5 mots.
En métropole, si 16,8 % des élèves ne sont pas capables de lire 90 mots en une minute, ce chiffre s’établit à 38,6 % pour nos établissements, ce chiffre étant de 31,2 % pour les établissements en REP +, établissements où l’on peut trouver une population dont la langue maternelle n’est pas forcément le français.
Comme en métropole, les filles lisent plus de mots que les garçons, mais alors que la différence est de 3 mots en métropole, elle s’établit à 13 mots pour les collèges de l’ex-ASEE.
Une des plus grande différence s’établit entre les établissements de la Province Nord et ceux de la Province des Îles. La différence étant de plus de 20 mots de différence en faveur des élèves îliens. Cette tendance se retrouve dans les résultats du collège et les résultats au brevet blanc de l’ASEE confirment cette différence.
B. Français
B1. Analyse des résultats en français de métropole par la Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP)
Depuis 2020, un test spécifique de compréhension de l’écrit est proposé. Il a été repris à l’identique entre 2022 et 2023, ce qui permet d’en comparer les résultats. A la rentrée 2023, la proportion des élèves présentant une maîtrise satisfaisante est de 50,3 %, taux équivalent à celui de 2022.
Sur la période de 2022 à 2023, les exercices du test spécifique de lexique ont également été repris à l’identique. Pour ce domaine, 50,3 % des élèves présentent une maîtrise satisfaisante.
En 2023, la proportion d’élèves qui appartiennent au groupe de maîtrise à besoins est la plus élevée en grammaire et en orthographe : respectivement 15,5 % et 20,6 %. Dans les autres domaines évalués, elle se situe entre 12 % et 14 % : 12 % en compréhension de l’écrit, 14,2 % en lexique et 13,9 % en compréhension de l’oral (tableaux 17 à 23).
Quels que soient les domaines concernés, les niveaux de maîtrise varient selon le secteur de scolarisation. Ainsi, la différence de proportion d’élèves ayant un niveau satisfaisant entre les collégiens scolarisés dans le public hors EP et ceux scolarisés en REP se situe autour de 14 points dans quatre domaines sur cinq. Seul le domaine du lexique se distingue avec un écart de 16 points. Ces différences sont plus élevées en comparant les élèves du secteur public hors EP avec ceux de REP+. L’écart est alors compris entre 21 points (en compréhension de l’écrit) et 25 points (en lexique).
Dans les établissements du secteur privé, la proportion d’élèves ayant un niveau de maîtrise satisfaisant est plus élevée que dans les autres secteurs, dans tous les domaines. Ces résultats doivent cependant être mis en regard de la structure sociale des publics accueillis.
En effet, les disparités de maîtrise demeurent très marquées selon le profil social de l’établissement. Dans les collèges les plus favorisés socialement (groupe 5), la proportion d’élèves atteignant un score satisfaisant s’élève ainsi à 68,1 % en lexique, alors qu’elle est de 31,8 % dans les collèges accueillant les élèves les moins favorisés socialement (groupe 1). C’est dans ce domaine que les écarts sont les plus importants (36,3 points). A titre de comparaison, les écarts se situent autour de 32 points en compréhension de l’écrit, en compréhension de l’oral et en grammaire.
Les filles présentent des performances supérieures à celles des garçons dans les différents domaines évalués. L’écart est le plus prononcé en compréhension de l’écrit : 57,9 % des filles en ont une maîtrise satisfaisante contre 43,1 % des garçons (écart de 14,8 points). En grammaire et en orthographe, la différence en faveur des filles est également d’environ 10 points. En revanche, en lexique et en compréhension de l’oral, les écarts se réduisent et atteignent respectivement 5,2 points et 5,6 points.
Enfin, les élèves en retard, présentent systématiquement des niveaux de maîtrise moins élevés que ceux « à l’heure » à l’entrée en sixième. Les écarts de proportions d’élèves ayant une maîtrise satisfaisante entre les élèves « à l’heure » et en retard sont tous supérieurs à 35 points. C’est en grammaire et en orthographe que la différence est la plus marquée : respectivement 39,2 points et
de 39,4 points d’écart. Page 60
B2. Analyse des résultats en français des élèves de l’ex-Alliance Scolaire
L’analyse de la DEPP débute avec les résultats de compréhension de l’écrit qui démontrent que 50 % des élèves ont une maîtrise satisfaisante de ce domaine essentielle en 2023. Pour nos élèves, ce pourcentage s’élève à seulement 17 % soit un déficit de 33 % . Si avec les établissements REP+, la différence est moindre, elle s’établit tout de même à 12 % (29 % contre 17 %).
Malheureusement, pour les autres domaines le constat est identique avec un delta encore plus important pour la compréhension orale : 61 % de maîtrise satisfaisante pour la métropole, 31 % pour les REP+ et seulement 18 % pour nos établissements. A noter que les 3% de maîtrise satisfaisante obtenu par le collège de Taremen n’est pas significatif car beaucoup d’élèves n’ont pas pu être évalués (manque d’écouteurs ou de casques).
Comme pour les années précédentes (résultats 2023), on observe une inversion des groupes de niveaux entre la métropole et nos établissements, les groupes Satisfaisant et À besoins échangeant leur pourcentage. Exemple : Pour le vocabulaire, en métropole, 50 % des élèves sont dans le groupe Satisfaisant contre 44 % dans le groupe À besoins pour les élèves de l’ex-ASEE.
Le graphique ci-dessous montre clairement cet état de fait alarmant car ces résultats obtenus en sixième vont grever la réussite de nos élèves tout au long de leur scolarité.
L’analyse de la DEPP se focalise sur les disparités entre filles et garçons, données que nous n’avons pas analysé par manque de temps.
Les différences de résultats entre les établissements du Nord et des Îles sont moins marquées que celles constatées par le test de fluence. À noter cependant des résultats très, très faibles pour certains établissements : 3% pour le groupe Satisfaisant en lexique pour le collège Taremen et le collège Baganda, 51 % d’élèves À besoins pour le collège Havila en orthographe et 63 % dans ce groupe pour le collège Taremen dans le domaine du lexique, alors que ce groupe n’est que de 34 % dans les REP+ et seulement de 14 % pour les établissements de métropole.
En 2023, nous n’avons pu obtenir les résultats pour la Nouvelle-Calédonie ; ces données nous manquent pour savoir si ces mauvais résultats sont propres aux établissements de l’ex-ASEE ou s’ils transcrivent un grand retard dans la maîtrise des domaines testés de l’ensemble des élèves calédoniens.
Les textes utilisés dans le test de positionnement
C. Mathématiques
C1. Analyse des résultats en mathématiques de métropole par la Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP)
En 2023, les résultats dans les domaines de grandeurs et mesures, nombres et calculs et espace et géométrie ainsi qu’aux tests spécifiques portant sur les automatismes et la résolution de problèmes ont été calculés. Contrairement aux tests spécifiques de français, ceux de mathématiques sont composés d’items issus de plusieurs domaines simultanément : ils comprennent des exercices de nombres et calculs et de grandeurs et mesures.
En 2023, la proportion d’élèves qui présentent une maîtrise satisfaisante est la plus faible en espace et géométrie (37,1 %). Dans les autres domaines évalués, près de la moitié des élèves présentent une maîtrise satisfaisante : 44,9 % en nombres et calculs et 50,9 % en grandeurs et mesures. Pour les tests spécifiques, le niveau de maîtrise satisfaisant varie de 44,8 % en résolution de problèmes à 59,1 % en automatismes.
En résolution de problèmes, un test spécifique est proposé depuis 2020. Cependant, ce test a été partiellement modifié en 2023. En effet, sur les 19 items qui composent le test, 8 ont été renouvelés. La comparaison avec les éditions précédentes n’est donc pas possible globalement. Néanmoins, les taux de réussite des items communs sont présentés dans le tableau 29. Dans l’ensemble, les exercices en commun entre les deux années ont été mieux réussis en 2023 qu’en 2022 (de + 1 à + 3,9 points).
Un test spécifique a également été proposé depuis 2022 en automatismes. Sur les 23 exercices du test spécifique, 17 ont été repris à l’identique en 2023. Les taux de réussite de ces items suivent des tendances plus variées : la plupart des items présentent sensiblement le même taux de réussite entre
2022 et 2023, mais trois items ont fortement évolué durant cette période. En effet, pour la question 20, le taux de réussite est passé de 65,1 % à 57,5 % (- 7,6 points) et, pour la question 7, de 57,3 % à 47,8 % (- 9,5 points). Inversement, la question 8 a été mieux réussie en 2023 qu’en 2022 : elle passe
d’un taux de réussite de 53,2 % à 61 % (+ 7,8 points).
Quels que soient les domaines et tests spécifiques concernés, les niveaux de maîtrise varient selon le secteur de scolarisation. Ainsi, si l’on compare la proportion d’élèves qui présentent un niveau satisfaisant entre ceux scolarisés dans le public hors EP et ceux scolarisés en REP, les écarts varient de 15,7 points en résolution de problèmes à 17,4 points pour le domaine grandeurs et mesures. Ces écarts sont plus élevés si l’on compare les élèves du secteur public hors EP avec ceux de REP+. Ils varient de 23,6 points en espace et géométrie à 27 points pour les automatismes et grandeurs et
mesures. Comme pour les domaines évalués en français, les élèves du secteur privé présentent les niveaux de maîtrise les plus élevés dans tous les domaines. Ces résultats doivent, une nouvelle fois, être mis en regard de la structure sociale des publics accueillis.
Les disparités de maîtrise demeurent très marquées selon le profil social de l’établissement. Dans les collèges les plus favorisés socialement (groupe 5), la proportion d’élèves atteignant un score satisfaisant s’élève ainsi à 75 % en automatismes, alors qu’elle est de 40,2 % dans les collèges accueillant les élèves les moins favorisés socialement (groupe 1). C’est dans ce domaine, ainsi qu’en grandeurs et mesures que les écarts sont les plus importants (respectivement 34,8 et 35,1 points d’écart). Ils s’élèvent à 33,5 points pour le test spécifique de résolution de problèmes et 34,5 points pour celui relatif aux nombres et calculs.
A l’exception du domaine espace et géométrie où les niveaux sont comparables, les garçons présentent de meilleures performances que les filles dans tous les domaines et tests spécifiques de mathématiques évalués en début de sixième. Ainsi, en nombres et calculs, 50,8 % des garçons présentent une maîtrise satisfaisante contre 38,8 % des filles, soit un écart de 12 points. Pour le domaine grandeurs et mesures, l’écart est de 9,9 points (55,4 % des garçons dans le groupe de maîtrise satisfaisant contre 45,5 % des filles). Concernant les tests spécifiques, la proportion de garçons ayant un niveau satisfaisant est également supérieure à celle des filles avec des écarts respectifs de 9,8 points et 9,7 points en résolution de problèmes et automatismes.
Enfin, les élèves en retard, définis comme ceux qui entrent en sixième avec un âge supérieur à l’âge théorique requis pour ce niveau, présentent systématiquement des niveaux de maîtrise moins élevés que ceux « à l’heure » à l’entrée en sixième. Les écarts sont tous supérieurs à 30 points. Parmi les domaines évalués, les écarts sont plus marqués en grandeurs et mesure (39,3 points) et nombres et calculs (37,8 points) qu’en espace et géométrie (31,2 points). Pour les tests spécifiques, les différences sont plus importantes pour les automatismes (41,8 points) qu’en résolution de problèmes (37,1 points).
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C2. Analyse des résultats en mathématiques des élèves de l’ex-Alliance Scolaire
Concernant les résultats de métropole, le domaine le plus faible est celui de l’espace et de la géométrie. Pour les autres domaines, les élèves ayant obtenu des résultats satisfaisants avoisinent les 50 % (voir graphique ci-dessous). Pour nos élèves, si la maîtrise de l’espace et la géométrie demeure problématique, c’est malheureusement le cas pour les autres domaines avec des résultats catastrophiques en résolution de problèmes avec 4 % d’élèves ayant obtenu des résultats satisfaisants pour l’ensemble de nos élèves, soit 41 % de moins que la moyenne métropolitaine et 18 % de moins dans les établissements REP+. Même si la partie Automatisme ramène les meilleurs résultats (14 %), c’est bien loin de la moyenne métropolitaine (59 %), soit moins 45 % avec 31 % d’élèves en grande difficulté pour ce domaine contre seulement 6 % en métropole.
Les écarts entre établissements font apparaître des lacunes dans certains domaines qui ne peuvent pas être dues au fait d’une population « particulière », mais de notions qui n’ont peut être pas été assez approfondies ou vues au primaire. Deux exemples : à Taremen et Baganda, aucun élève testé ne fait partie du groupe Satisfaisant contre 24 % à Eben Eza. Quand les variations en pourcentage sont aussi importantes, il se peut qu’un travail de fond doive être conduit concernant les attentes du cycle 3 en fin de CM2, qui comme on le sait se termine en 6e. On peut imaginer que certaines notions ne sont pas abordées au primaire et laissées aux enseignants de mathématiques du collège.
Ces résultats alarmants se confirment tout au long de la scolarité puisque lors des brevets blancs de l’ASEE, la moyenne en mathématiques est bien plus basse que dans les autres matières. Ceci est démontré par l’évolution des résultats depuis 2017, brevet blanc commun que tous les élèves de nos établissements passent en même temps.