Océano pour tous
A l’initiative du musée océanographique de Monaco, 25 élèves d’Eben Eza ont participé au concours Océano pour tous concours permettant aux classes de travailler en profondeur le thème de la protection de l’océan tout au long de l’année scolaire.
Plus de renseignements sur le site suivant : https://musee.oceano.org/oceano-pour-tous/
Le collège Eben Eza a réalisé ce projet avec ses classes la société de production RECMI film. Le collège a travaillé en partenariat avec la Province des Îles Loyauté, la commune d’Ouvéa et des districts de Saint-Joseph, Fajawe et Mouli. La musique originale a été composée par Wilfried Hnyietre.
Notre lieu d’étude est la baie de Lekiny qui est une réserve marine coutumière, située au Sud de l’île d’Ouvéa, protégée du large sur sa face Est par des falaises et par l’îlot habité de Fayawa.
Cette baie est ouverte sur trois passes : la passe de Lifou, la passe de la Calédonie au Sud, et à l’Ouest un chenal donne accès sur le lagon inscrit au patrimoine de l’Unesco.
Dans sa partie Sud, la plage de la réserve est fortement touchée par l’érosion et le changement climatique. Beaucoup d’arbres déracinés, à l’agonie, souffrent des cyclones tropicaux violents et répétés. Le sol constitué de sable et de calcaire ne résiste pas non plus à l’assaut de la houle et de la chaleur.
Les courants marins déplacent également le sable de la plage vers le chenal. Nous avons mesuré la perte du trait de côte : quatorze mètres en cinq ans. Des enrochements ont été installés pour préserver la route et la végétation.
Un nouveau pont plus adapté à cet environnement fragile est en cours de travaux reliant l’île principale à l’île de Mouli qui est un lieu habité, attractif et touristique. En effet, l’ancien pont est très dégradé par la salinité de l’eau et ses pylônes contribuent par ailleurs à l’ensablement du chenal.
Malgré ces conditions de vie difficiles, nous avons pu observer quelques exemples de biodiversité animale sur ce site. Cependant quelques espèces telles que le serpent Tricot Rayé, le poisson Napoléon et la raie Manta s’y font plus rares qu’auparavant.
Dans sa partie Nord, cette baie se compose d’une mangrove lagunaire de palétuviers rouges, en bord de plage, et de palétuviers noirs, implantés davantage dans les terres. C’est une nurserie pour les requins à ailerons blancs du lagon et un habitat privilégié pour d’autres animaux marins. Refuge pour plusieurs variétés de crabes, la mangrove agit comme un filtre naturel de la salinité de l’eau.
Pendant nos sorties, nous avons planté des radicules de palétuviers pour contribuer à la préservation de ce lieu unique, source de nourriture aussi pour la population locale qui vient y pêcher des crabes.
Pour mener à bien ce projet, nous avons pu compter sur l’aide de professionnels de l’environnement et de la mer : nos guides, les membres du Réseau d’Observation des Récifs Coralliens, l’association Pala Dalik et l’Association pour la Sauvegarde de la Biodiversité d’Ouvéa. Sandrine Job, une biologiste marine nous a appris leur technique de comptage établi sur un protocole scientifique rigoureux.
De retour au collège, nous avons pu procéder aux expérimentations sur l’eau de mer prélevée sur le site et évaluer la quantité de déchets collectés. Les institutions de l’île participent à cette lutte contre les impacts du réchauffement climatique avec la mise en place d’un prototype de gestion de l’érosion littorale en mobilisant les différents acteurs locaux. Il est donc de la responsabilité de tous de sensibiliser et d’agir pour préserver notre joyau même si cela va parfois à l’encontre de certaines pratiques culturelles.
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